, ,

ORNELLA BARBÉ AU ROYAUME-UNI : L’INTERVIEW COMPLÈTE

Les réalisateurs de Fusa Films, Ornella Barbé, Théo Beaudean et Alexandre Leroy sont mis à l’honneur cette année au Royaume-Uni lors du Romford Horror Film Festival  du 28 Février 2024 au 3 Mars 2024.


À l’occasion de la projection de SAUVAGE, le dernier film de Ornella Barbé, distribué par Fusa Films et montré à Londres au Festival International du Film d’Horreur de Romford, nous vous présentons une entrevue exhaustive accordée au distributeur du film Yan Berthemy chez Fusa Films. La cinéaste Ornella Barbé, nous livre ici un récit détaillé de la genèse de son œuvre, ainsi que de ses perspectives futures en tant que réalisatrice franco-brésilienne.


À la suite de sa sortie sur les plateformes de vidéo à la demande par abonnement en France en octobre 2023, ainsi que de sa diffusion à la télévision anglaise, marquant ainsi la conclusion des festivals; deux nouvelles sélections inattendues se présentent pour la réalisatrice à Londres le 29 Février 2024 (Romford Horror Film Festival) et à Manchester le 19 juin 2024 (Gasp Horror Film Festival). Ces sélections qui arrivent inopinément permettent ainsi au film de s’exporter sur de nouveaux territoires, Ornella Barbé nous parle de son ressenti lors de sa première visite sur le territoire Anglais.

Être projetée à l’étranger est une grande opportunité pour moi car cela me permet de me plonger dans de différentes cultures, de nouer des liens avec de nouvelles personnes, et élargir de nouveaux horizons.
C’est aussi une occasion parfaite pour découvrir des films locaux. J’adore découvrir le cinéma étranger, c’est une ouverture vers l’âme, l’histoire de ces cultures. Je trouve ça fascinant. D’autant plus que c’était la première fois que j’allais à Londres, j’étais vraiment contente d’y aller en équipe et surtout de découvrir d’autres films au Romford Horror Film Festival.

À L’AVENIR ENVISAGEZ-VOUS DE FAIRE DU CINÉMA À L’ÉTRANGER ? DANS QUEL PAYS ?

Oui, j’ai l’intention de faire du cinéma à l’étranger, notamment aux États-Unis et en Amérique du Sud. Il y a comme une volonté d’explorer les différentes cultures et paysages cinématographiques. En élargissant mes horizons professionnels de cette manière, je cherche également à toucher un public qui a moins d’accès au cinéma de genre, mais qui reste cependant sensible et ouvert à ce cinéma. J’aimerais contribuer pour le rendre plus accessible, pour que les différents publics puissent apprécier un cinéma plus indépendant, qui brise un peu les normes.

VOUS ÊTES FRANCO-BRÉSILIENNE, AVEZ-VOUS L’AMBITION DE RÉALISER UN FILM LÀ-BAS ?

Oui, j’ai toujours eu l’ambition de réaliser un long-métrage au Brésil. Je vois cette opportunité comme une fusion des deux cultures auxquelles j’appartiens, car il y a un manque de représentation des personnes ayant quitté l’Amérique du Sud pour l’Europe. Mes envies tournent autour de ces individus… Ces individus qui se retrouvent dans un entre-deux culturel, vivant au rythme de deux mondes différents, sans réellement avoir de chez-eux.
Les productions franco-brésiliennes font bon mélange. Ce serait une grande ambition pour les années à venir.

POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DES RÉFÉRENCES CINÉMATOGRAPHIQUES POUR SAUVAGE, VOTRE DERNIER FILM ?

Les influences cinématographiques pour « Sauvage » sont variées et éclectiques. On peut trouver des éléments du cinéma de Lynch avec son atmosphère inquiétante et son aspect distordu du temps et de la réalité. Au départ je voulais créer une sorte de rêverie poétique, similaire à ce que l’on peut trouver dans certains films de Jodorowsky. Esthétiquement, le film cherche à fusionner une image granuleuse en noir et blanc, avec un format 4:3 et des plans fixes, ainsi qu’une lumière clair obscur inspirée du Film Noir, évoquant le cinéma classique. J’ai fait ce choix esthétique tout en conservant une certaine dimension contemporaine grâce à la mise en scène, des films comme « Le fils de Saul », « Tetro », ou « The Lighthouse » qui reflètent cette modernité. Je ne voulais pas identifier le film à une époque précise. Je voulais qu’on se perde à travers les époques pour que le propos reste intemporel. La passion, c’est intemporel après tout. 

 

LE CINÉMA DE GENRE, EST-CE SI DIFFICILE EN FRANCE ?

Produire du cinéma de genre en France est un vrai défi, je pense. Le cinéma fantastique et d’horreur français est souvent ignoré, tant par la critique que par le public, ce qui rend sa production complexe.
Cependant, je pense que je ne suis pas la seule à voir des signes d’espoir avec l’émergence de réalisateurs et réalisatrices tels que Lucile Hadzihalilovic, ou plus récemment Julia Ducournau, qui rencontrent un certain succès auprès du public français, mais aussi à l’étranger.
 
Julia Ducournau a réussi avec ses deux derniers films à toucher un public très divers et a être exploitée dans presque toutes les salles françaises et étrangères. Elle a marqué un point, et c’est rassurant… Même si ce serait injuste de dire qu’il n’y a pas d’audience pour le cinéma de genre en France, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Il semble que notre génération ressente le besoin de s’investir dans ce domaine et pourrait bien être celle qui relève ce défi.

UN PROJET EN DEVELOPPEMENT OU QUE VOUS PRÉVOYEZ D’ÉCRIRE DANS LES MOIS À VENIR ?

Actuellement, je suis en train de travailler sur l’écriture d’un deuxième

court-métrage fantastique/horreur, où j’aborde des sujets tels que le v

oyeurisme, les addictions, et d’autres thématiques comme la lutte des classes. Contrairement à mon premier projet, celui-ci sera en couleur et se déroulera dans un contexte contemporain sans appartenir à une époque spécifique.

 

Bande annonce de SAUVAGE

Abonnez-vous à notre newsletter